Sa biographie
Jean Anouilh, écrivain et dramaturge français, est né le 23 juin 1910 à Bordeaux et mort le 3 octobre 1987 à Pully (Suisse). Il est l’auteur de nombreuses pièces de théâtre, la plus célèbre étant Antigone, mais également de fables, de scénarios et de dialogues de films.
Son père était tailleur et sa mère musicienne. C’est à la petite enfance que Jean Anouilh découvrira le théâtre en suivant sa mère dans les salles des casinos de province. Son adolescence sera occupée par de très nombreuses lectures d’auteurs pour la scène : les grands classiques, Molière, Marivaux et, parmi les contemporains, Shaw, Pirandello et surtout Giraudoux qui, avec son Siegfried (1928), lui révèlera les possibilités d’ avoir au théâtre une langue poétique et artificielle qui demeure plus vraie que la conversation sténographique ».
Jean Anouilh travaillera pendant deux ans dans une agence de publicité où il rencontrera Jacques Prévert et Jean Aurenche. Puis, il deviendra, entre 1929 et 1930, le secrétaire du comédien et homme de théâtre de Louis Jouvet à la Comédie des Champs-Élysées. Leur collaboration sera orageuse car il mésestimera les qualités littéraires et les ambitions théâtrales de son jeune collaborateur.
Son parcours
En 1929, Anouilh écrit sa première pièce Humulus le muet en collaboration avec Jean Aurenche. Il l’a fait représenter en 1932 : c’est un échec. Elle est suivie quelques mois plus tard de ce qu’il qualifie comme « sa première vraie pièce » : L’Hermine. En 1937 il connaîtra son premier grand succès avec Le Voyageur sans bagage au théâtre des Mathurins.
Les acteurs principaux seront Georges et Ludmilla Pitoëff. Darius Milhaud en écrit la musique de scène, sous forme de Suite pour violon, clarinette et piano (op.157b). En 1938, il obtient un nouveau succès salué par la critique et le public avec la création du Bal des voleurs mis en scène par André Barsacq. Les deux hommes inaugurent là un fructueux compagnonnage qui durera plus de quinze ans.
Pendant cette période, Barsacq sera le principal metteur en scène d’Anouilh, dont il montera (au théâtre de l’Atelier pour la plupart) huit créations, en moyenne une tous les deux ans. Les plus grands succès iront au Bal des Voleurs déjà nommé, au Rendez-vous de Senlis, à Antigone, à l’Invitation au Château, et à Colombe.
À partir de 1942 Jean Anouilh classera la majeure partie de son oeuvre dramatique par qualificatifs : Pièces roses, Pièces noires, Pièces brillantes, Pièces grinçantes, Pièces costumées, Pièces baroques, Pièces secrètes et Pièces farceuses.
En 1944, Anouilh, obtiendra un triomphe avec sa pièce la plus célèbre, Antigone, mise en scène par André Barsacq au théâtre de l’Atelier. Le rôle d’Antigone sera créé par Monelle Valentin, la première femme de Jean Anouilh. Sa relecture de Sophocle renouvelle l’interrogation sur l’insoluble conflit entre l’exigence de pureté morale et les nécessaires compromissions dans l’action politique, entre l’ordre des valeurs et celui des contraintes de
l’histoire immédiate.
En 1946, Roméo et Jeannette mise en scène à l’Atelier par André Barsacq, sera la première pièce interprétée par Michel Bouquet qui deviendra l’acteur fétiche d’Anouilh, mais aussi par Jean Vilar, Suzanne Flon et Maria Casarès.
Par la suite, la fécondité de l’auteur ne tarira plus : L’Invitation au château (1947) et Colombe (1951) à l’Atelier montées par Barsacq. A partir de 1953, Anouilh devient son propre metteur en scène, souvent assisté par Roland Pietri.
L’Alouette (1953), Pauvre Bitos ou Le dîner de têtes (1956), Beckett ou l’Honneur de Dieu (1959), Cher Antoine (1969).
L’auteur traitera presque toujours les mêmes thèmes : la révolte contre la richesse et contre le privilège de la naissance, le refus d’un monde fondé sur l’hypocrisie et le mensonge, le désir d’absolu, la nostalgie du paradis perdu de l’enfance, l’impossibilité de l’amour,l’aboutissement dans la mort.
Anouilh ne versera pas dans la pièce à thèse, mais diversifiera ses créations, depuis la fresque jusqu’à la satire en passant par la tragédie, accordant toujours une importance capitale à l’écriture et au jeu théâtral.
Jean Anouilh adaptera et traduira plusieurs pièces d’auteurs étrangers avec l’aide de son épouse Nicole Lançon.
Sa carrière, accompagnée de nombreux succès, avait commencé en 1932 et aura duré une cinquantaine d’années : un demi-siècle de théâtre.
Les autres oeuvres
L’oeuvre littéraire de Jean Anouilh comprend aussi un recueil de fables (1962), quelques récits, plusieurs livrets d’opéra, ainsi que de nombreux scénarios et adaptations cinématographiques et télévisuelles.
Il créera en 1939 la revue La Nouvelle Saison avec Jean-Louis Barrault et René Barjavel .
l’Opéra
1953 : Le Loup, ballet de Henri Dutilleux, argument de Jean Anouilh et Georges Neveux, chorégraphie de Roland Petit, est créé au théâtre de l’Empire en mars.
1961 : Colombe, « comédie lyrique » en quatre actes et 6 tableaux de Jean-Michel Damase, livret de Jean Anouilh d’après sa pièce
1971 : Madame de…, « comédie musicale » en deux actes de Jean-Michel Damase, livret de Jean Anouilh, d’après l’oeuvre de L. de Vilmorin, créé le 26 avril 1971 à l’Opéra de Monte-Carlo
1971 : Eurydice, « drame lyrique » en 3 actes de Jean-Michel Damase, livret de Jean Anouilh d’après sa pièce, 1999 : Antigone, opéra en deux actes de Míkis Theodorakis, livret du compositeur d’après la pièce de Jean Anouilh, créé le 7 octobre 1999 à Athènes.